Les lavoirs

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La création des lavoirs résulte ainsi d’une prise de conscience collective de l’importance de la salubrité publique et des principes élémentaires d’hygiène.
« Choléra, variole et typhoïde meurtrissent le XIXe siècle. L’eau devient l’objet d’une attention accrue. Que ce liquide puisse propager des maladies est désormais prouvé. Veiller à sa pureté devient un impératif. Or la cause principale de son insalubrité réside en ce qu’un même point d’eau sert à de multiples usages. Les femmes vont laver leur linge à la rivière, à la fontaine ou à la mare communale. Les inconvénients sont évidents : les habitants qui viennent s’approvisionner à la mare ou à la fontaine pour leurs tâches domestiques n’y trouvent qu’une eau souillée par les savons et les saletés » . Il apparaît nécessaire de supprimer au plus vite ces foyers d’infection. L’édification de lavoirs s’impose. En plus de l’amélioration de la salubrité publique, les lavoirs apporteront un progrès de l’hygiène individuelle. La propreté du corps devient un impératif et celle du vêtement l’est tout autant. Les épidémies ont appris que le linge peut véhiculer des germes malsains.

Les premiers bâtiments réservés au lavage n’apparaissent qu’au temps des Lumières. Il faut attendre le siècle suivant pour qu’ils équipent villes et villages, quelle que soit leur importance. En examinant l’histoire locale, on constate effectivement que c’est après 1850 que ces lavoirs firent vraiment et partout leur apparition, les lavoirs tels que nous les connaissons : aménagés, couverts, transformés en bâtiments fonctionnels et considérés comme indispensables à la vie de la cité. L’année de construction est parfois gravée sur les poutres.

La création des lavoirs a développé à la fois le souci de propreté, et les notions d’hygiène. En facilitant un tant soit peu le labeur des lavandières, ces lavoirs encouragèrent un meilleur entretien du linge et des vêtements . Ils devinrent rapidement un lieu d’échange et de communication.

« On lavait le linge et on salissait le monde ».